Bref historique du château

Dés le XIe siècle s'élèvent au long de la Loire châteaux forts et castels en bois, ceints de palissades en rondins, commandant les gués et défilés de son cours supérieur. Ces fortins des origines céderont la place vers la fin de ce siècle aux premiers châteaux forts de pierre qui jalonneront d'un bout à l'autre le cours du fleuve. En Forez, les comtes de la haute époque seigneuriale issue des héritages mérovingiens et carolingiens, dont l'ascension s'est poursuivie durant les IXe et Xe siècles et qui régissent leur fief depuis leur capitale de Montbrison, ont élevé une ceinture de châteaux assurant la défense de leur domaine. Suzerain absolu du Forez, le comte s'en remet à ses vassaux pour tenir les limites du comté avec les châteaux. C'est à de modestes vassaux, la première lignée des sires de La Roche inféodée au comte du Forez, que l'on doit l'édification, entre 1260 et 1291, de la maison forte en pierre constituant le noyau du château actuel. Après 1702, les rochers encombrant le lit du fleuve dans les gorges roannaises ont été détruits par ordre royal, dans le cadre de la mise en navigabilité de la Loire entre Saint-Rambert et Roanne. Il en résultera un renforcement du courant dont la violence, en cas de crue, menacerait directement Roanne. C'est alors qu'en 1711, le Conseil du Roi décide de l'érection des digues de Pinay et de La Roche afin de briser la violence des eaux dans les gorges.

Propriété de la Rivollière, qui en rend hommage au roi Louis XV en 1745, La Roche passe ensuite à plusieurs familles entre 1785 et 1900. A l'une d'elles, la famille Bouvet incombera en 1790 la réparation des graves dommages causés au château par une crue historique dont les flots atteindront le premier étage du logis. Enfin, le 13 octobre 1900, Marie-Paul-Emile Roustan en devient propriétaire et le restaure dans le style gothique, tel qu'il se présente aujourd'hui.

Tout au long des formidables soubresauts de l'Histoire entre le XIe et XVIIIe siècles, la maison-forte de La Roche, campée sur son inexpugnable rocher haut de 60 m, s'avançant en éperon dans un méandre de la gorge et plongeant à pic dans les rapides et les remous du fleuve, aura servi tour à tour de poste de guet ou de surveillance, puis de point de péage féodal et d'octroi pour les usagers de la Loire, enfin de résidence pour les familles qui s'y seront succédées.

Epargné sous les Guerres de Cent-Ans et de Religion, il n'a dû ses délabrements qu'à l'impécuniosité de ses occupants et aux crues sauvages de la Loire.

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